mardi 20 novembre 2007

Comment (tous) les riches (ne) détruisent (pas) la planète

Réaction en complément d'une vidéo de 9 minutes dont l’auteur, Hervé Kempf, explique que la crise environnementale que nous vivons à l’heure actuelle est intimement liée à une importante crise sociale. Bref, que la crise environnementale ne peut être résolue qu’en repensant l’ensemble de notre société.



D’abord évitons l’amalgame réducteur. ce ne sont pas les riches, mais certains riches qui ont une influence significative sur la destruction de la planète.

Ensuite, le problème ne vient pas des personnes riches, puisque le riche est à la base une personne comme tout le monde que l’on dit riche parce qu’il incarne la réussite de nos valeurs sociétales.

Or, que commence-t-il à se passer ? - Jusqu’alors, les riches, sous entendu les personnes économiquement riches, étaient acceptés à partir du moment où leurs valeurs reflétaient un idéal majoritaire de croissance.

Mais, peu à peu, l’humanité comprend que la croissance telle qu’elle est mise en oeuvre, non seulement n’est pas efficace, mais de plus conduit à sa perte.

Constatant cela, l’humanité corrige ses anciennes valeurs idéales et, ceux qui incarnent ces anciennes valeurs idéales, ne vont plus être considérés comme "riches" - dans le sens où le riche est un modèle pour une majorité.

Mais évidemment, rejeter les anciens riches est une attitude aussi facile que rejeter les immigrés, puisque riches et immigrés ne sont que l’expression du problème.

Stigmatiser les riches ira dans le sens d’un affrontement classes qui va braquer ceux qui détiennent le pouvoir sur l’adhésion aux nouvelles valeurs et surtout les pousser à utiliser la force destructrice pour se protéger.

Donc, à mon sens, il vaut mieux combattre les valeurs, que les personnes qui les incarnent. Dans ce sens, la fixation d’un (R)evenu (M)aximale (A)dmissible, telle que le propose M. Hervé Kempf, serait contre-productif essentiellement parce qu’il sera vécu comme un agression caractérisée, mais aussi parce que psychologiquement, il sera perçu comme une limite au développement individuel par une classe moyenne mondiale pas encore touchée par la mutation des valeurs.

Au contraire, en ringardisant les anciens modèles de richesse comme Dubaï et en donnant aux anciens détenteurs des valeurs humaines la possibilité d’adhérer aux nouvelles, nous n’ajouterons pas à la crise qui s’annonce, les conséquences dévastatrices d’une lutte de classe.

De toutes manières, l’étalon de l’ancienne richesse mondiale qu’est le dollar fond à vue d’oeil et les revenus des adeptes de la croissance à l’ancienne mode, qui en sont les quasi-détenteurs vont se réduire sans que nous ayons à intervenir autrement qu’en amortissant sa chute.

Donc, laissons faire les choses de ce côté là et focalisons nos énergies sur notre propre autonomie individuelle et la formation de réseaux de collaboration alternatifs solidaires qui adouciront les effets de l’ouragan monétaire et environnemental à venir.

Aucun commentaire: