La Chine est devenue l'une des plus grandes puissances économiques du monde; elle est aussi l'une des plus polluantes. Jusqu'ici, la croissance effrénée de son PIB (+10% par an depuis les années 80) s'est faite au détriment de l'environnement. Mais tout cela est en train de changer, et vite.
La Chine n'est pas totalement sourde aux alertes environnementales qui la secouent, surtout depuis que les pertes économiques dues aux pollutions ont été estimées à plus de 40 milliards d'euros. Le 11e plan quinquennal chinois prévoit de consacrer chaque année 1,5% du PIB à l'environnement, soit plus de 120 milliards d'euros. La ville de Pékin a alloué, pour les cinq prochaines années, plus de 136 milliards d'euros à la protection de l'environnement. Contrairement à la Suisse, les Chinois n'hésitent pas à investir tout de suite des moyens énormes dans un projet qui leur semble prioritaire.
Jusqu'il y a dix ans, la Chine subvenait à ses propres besoins en pétrole, alors qu'elle doit aujourd'hui importer 40% de sa consommation. La Chine n'aime pas être dépendante de l'étranger. Dès lors, elle fera tout pour assurer son approvisionnement en investissant non seulement dans les énergies renouvelables, mais également dans les économies d'énergie.
La Municipalité de Shanghai rêve de donner naissance à la première cité écologique dont l'objectif serait zéro déchet et zéro émission de CO2. Pour y parvenir, elle table sur une architecture repensée, des économies d'énergie et des transports non polluants.
Un architecte français, spécialisé dans la technique HQE (haute qualité environnementale), a donné une conférence au salon Pollutec à Shangaï en mars 2005. En décembre 2005, soit à peine neuf mois plus tard, lors du salon Pollutec de Paris, il expliquait qu'une province de Shangaï, comptant plusieurs millions d'habitants, l'avait engagé pour que toute nouvelle construction dans cette province corresponde aux normes HQE. En Suisse, nous n'arrivons pas à imposer le label Minergie comme standard pour les nouvelles constructions, alors que le simple bon sens commande de commencer par isoler les bâtiments. Les Chinois, eux, l'ont vite compris!
Selon le magazine «Fortune», l'homme le plus riche de Chine est un entrepreneur spécialiste en énergie... solaire. Sa compagnie, Suntech Power, est devenue la première entreprise privée d'origine chinoise cotée à New York.
A ce rythme, la Chine aura vite fait d'acquérir des compétences dans le domaine environnemental. Et dans un horizon pas aussi lointain qu'on l'imagine, c'est la Chine qui viendra nous donner des leçons d'écologie.
par : ISABELLE CHEVALLEY présidente d'Ecologie libérale (Suisse)
mercredi 12 décembre 2007
La Chine et l'écologie
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